La journée régionale des usagers a pris la forme d’une matinée centrée sur « l’engagement en santé » avec comme objectif de valoriser la place des usagers, de porter une réflexion collective sur la démocratie en santé à La Réunion avec les différents acteurs, de clarifier les différentes formes d’engagement existantes à La Réunion, identifier qui fait quoi et comment travailler ensemble, quelles actions concrètes à mettre en place ?
Cette matinée a été organisée par la délégation FAS La Réunion, en partenariat avec l’ARS La Réunion et la Région Réunion.
« L’engagement en santé a de multiples facettes mais par-delà leur complexité celles-ci doivent trouver leur place et leur complémentarité dans leur mission. Nous sommes plus forts et intelligents à plusieurs. Le but est de n’avoir qu’un seul dessein : améliorer la prise en charge des usagers du système de Santé et leur parcours. » Véronique Minatchy
« La place des usagers et plus particulièrement celle de leur engagement à travers leurs représentants dans le système de santé est au cœur des préoccupations de notre politique de santé. Elle participe à l’effectivité des droits et de l’efficacité de l’action publique. Nous ne pouvons pas faire œuvre de santé sans faire alliance avec les usagers. » Étienne Billot
« Cette implication permet de garantir que les services de santé répondent effectivement aux besoins et aux attentes des patients. Impliquer les usagers dans la planification, la prestation et l’évaluation des soins favorise une approche davantage centrée sur le patient. Il en résulte une amélioration des services de santé et une participation horizontale dans la construction de la politique de Santé. La place des usagers se développe chaque jour davantage. Il importe de rester à leur écoute, de leur fournir des outils d’aides et d’accompagnement, des ressources appropriées et d’élaborer des modalités de reconnaissance. » Laetitia Lebreton
« Les représentants se réunissent en commission des usagers quatre fois par an. Ils examinent un grand nombre de tableaux de bord et sont attentifs aux évènements indésirables. Dans les établissements où j’interviens ces évènements sont rares et exceptionnels et trouvent toujours une réponse de la part des directions. » Michel Jarry
« En quelques années nous sommes passés du statut d’instance obligatoire à celui d’instance nécessaire. C’est positif pour la démocratie en santé. Nous avons la chance d’avoir une présidente de CDU très dynamique qui n’a pas hésité à aller au-devant des services. Le RU n’est pas toujours bien vu a priori, les personnels soignants redoutent d’être dérangés. En revanche leur perception change quand notre rôle est mieux compris, alors ce sont les soignants qui se tournent vers nous notamment pour nous aider concernant l’amélioration des prises en charge. » Eric Lioni
« Je rappelle que la CRSA est un parlement régional de santé… Notre avis est consultatif pour l’ARS. Nous allons suivre la mise en œuvre du PRS3 et son évaluation, défendre les intérêts des usagers, la qualité des prises en charge. Il s’agit aussi d’identifier les enjeux importants du territoire et finalement d’émettre un avis. Ce mandat requiert une connaissance du fonctionnement des commissions, du système de santé et de l’environnement sanitaire régional. » Véronique Minatchy
« La commission spécialisée dans les droits des usagers est la plus petite commission que chapeaute la conférence sur la santé et l’autonomie. Sa première mission est de produire un rapport sur l’évolution des conditions dans lesquelles sont appliqués et respectés les droits des usagers, l’égalité d’accès au service de santé et la qualité des prises en charge dans les domaines sanitaires et médico-social. Nos outils sont les bilans annuels des différentes commissions d’usagers des établissements de santé de la Réunion. Nous en faisons une synthèse et remontons des recommandations à l’ARS et au niveau national. Actuellement ces bilans sont très éclectiques. » Guylaine Caillière
Merci aux 14 personnes ayant pris la parole dans la salle sur le sujet de la table ronde 1.
« La première perception dont je peux témoigner est l’admiration et parfois la crainte de voir les bénévoles s’épuiser. Nous en parlons régulièrement. Nous savons que nous avons besoins des usagers pour nous aiguillonner, il faut leur apporter les réponses. Nous aimerions leur apporter des conditions d’exercice dans lesquelles ils se sentent reconnus. Je précise que ces sujets sont abordés de façon décomplexée. Nous ne vivons pas l’intervention des usagers comme une agression. Il s’agit d’une remise en cause utile qui est le fruit d’une remontée collective. » Richard Roussel
« Je partage les remarques de M. Roussel concernant les représentants des usagers. Le caractère initialement imposé des réunions s’est transformé en relation de construction de soin enrichie par le regard complémentaire des usagers. Nous avons su travailler ensemble et cela impacte aussi le regard des soignants sur la représentation des usagers. La confiance peut s’établir. Cela favorise l’accueil de la parole voire de la plainte et de la réclamation car et cela contribue à améliorer la prise en charge. » Ségolène BERNARD
« Nous souhaitons aller plus loin en développant l’expérience patient. Cela revient à consacrer davantage de temps à recueillir le retour des patients à l’issue de leur hospitalisation et tout ne peut reposer sur l’écrit et les questionnaires. Il s’agit d’écouter ces ressentis et de les transformer en actions d’amélioration. Les RU sont la clé de la performance de notre organisation. » Lisa Payet
« En nous réunissant nous nous accordons d’abord sur la langue que nous allons parler. Quand l’écoute s’installe, alors nous pouvons commencer à réfléchir ensemble aux solutions susceptibles d’améliorer les parcours des patients. Il reste encore à placer les usagers au centre de ce dispositif. Il ne suffit pas d’élaborer des parcours théoriques entre professionnels de santé… Nous proposerons que les adhésions à la CPTS soient gratuites pour les associations de bénévoles et que ces personnels soient indemnisés. Le bénévolat est noble mais tout engagement mérite une reconnaissance. » Alain Duval
Merci aux 9 personnes ayant pris la parole dans la salle sur le sujet de la table ronde 2.
Cette table ronde a débuté par la projection d’un diaporama réalisé conjointement par France Assos Santé La Réunion et Etap Santé sur les différents types d’engagement en santé. Cette présentation avait pour but de clarifier clarifier ce que sont les « autres » types d’engagement en santé à partir des points suivants
- Quelques repères lexicaux et historiques (non exhaustifs)
- Les différents niveaux d’engagement/de participation des usagers
- La participation des usagers à différents niveaux du système de santé
La parole a été donnée à Valérie Fernez, RU et patiente experte partenaire, et Alain Collet, pair-aidant, pour parler de leurs expériences en tant que personnes engagées en santé. Puis aux acteurs de la formation.
« Aujourd’hui, j’observe une évolution positive de l’ARS et au sein des établissements de santé et des commissions. Nous parvenons à échanger. L’agressivité n’est plus de mise. J’encourage les RU à demander à être écoutés et à nous appeler quand ils rencontrent des difficultés à nouer ce dialogue. On ne naît pas RU, on le devient par la formation. Nous partageons la même passion pour la santé, l’écoute et l’accompagnement des usagers. Je suis formée en tant qu’éducatrice, et je pratique l’éducation thérapeutique des patients. Mieux connaître le processus de sa maladie chronique aide à se soigner et à mieux vivre avec elle.« Valérie Fernez
« Je participe aux ateliers destinés à redonner de la confiance et de l’estime de soi, et à marquer une coupure dans le temps passé à l’hôpital avec des activités de bien-être, de peinture, etc. Nous mettons également en place des sorties thérapeutiques qui visent à renouer avec une vie sociale tout en étant à l’hôpital, et à se familiariser avec le regard des autres. » Alain Collet
Merci aux 9 personnes ayant pris la parole dans la salle sur le sujet de la table ronde 3.
« Savoir expérientiel et engagement sont indissociables. La promotion de l’engagement, la reconnaissance des savoirs expérientiels qui s’opèrent dans un cadre partenarial et le respect des droits des usagers forment un tout indissociable et constitutif de l’idée de démocratie en santé. » Pr Emmanuel Rusch
« La démocratie en santé doit s’exprimer, il en va de la place de l’usager comme acteur de santé. Il s’agit d’une priorité qui doit bien être révélée au cours des cinq prochaines années. Dans ce sens, des appels à projets vont être publiés et une enveloppe va être dédiée à la démocratie en santé afin d’atteindre les objectifs fixés. En plaçant l’usager au sein du service de santé, il s’agit de mieux répondre aux besoins de nos territoires et de nos concitoyens. » Dr Hamid Elarouti
Un grand merci à l’ensemble des participants, des représentants institutionnels, des intervenants des tables rondes et à toutes les personnes qui ont pris la parole dans la salle pour enrichir les réflexions et discussions.
18 interventions ont été proposées par France Assos Santé La Réunion et orchestrées grâce à l’animation de Martine Nourry. Tournée vers la salle, cet événement souhaitait donner la parole aux personnes présentes. Avec 32 prises de parole depuis l’auditorium, autres que les intervenants, cet événement a été très riche en échanges, contenus et idées.
Dans le même temps, les trois tables rondes ont été illustrées par Marie Hamon, référente prévention et culture et santé à l’ARS, outillée de son stylet et de sa tablette graphique, projetée sur grand écran.
Cet événement a montré l’intérêt porté à ces différents types d’engagement et la place grandissante de ces nouveaux acteurs de la santé à La Réunion. Les réflexions sont à poursuivre et alimenteront les travaux pour la mise en œuvre des actions du Projet Régional de Santé (PRS) et de son orientation stratégique n°1 « Démocratie en santé ».
France Assos Santé La Réunion a pu faciliter ce rassemblement d’acteurs de l’engagement en santé tout en mettant en valeur la représentation des usagers et le rôle important porté par ces bénévoles (axe important de son plan stratégique 2023/2026). Un compte-rendu synthétique de la matinée permettra de s’appuyer sur les échanges ainsi qu’un SWOT (en français forces, faiblesses, opportunités et menaces) pour contribuer aux réflexions sur les futures actions à mener.
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