Zoom sur l’ADMD : l’Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité

L’Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité ; un combat pour que chacun puisse choisir les conditions de sa propre fin de vie

« Créée dès les années 1980, l’Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité (ADMD) milite pour la liberté de chacun de choisir les conditions de sa fin de vie » rappelle Jocelyne LAURET, déléguée régionale de l’association pour La Réunion.

Comme le mentionne le site web de l’association « L’ADMD entend qu’une loi visant à légaliser l’euthanasie et le suicide assisté et à assurer un accès universel aux soins palliatifs soit votée par le Parlement, comme le réclament 94% des Français interrogés par l’institut de sondage IFOP en février 2022. » (Cliquer ici pour lire le rapport).

Madame LAURET le précise : « au sein de l’ADMD, on milite pour que la France propose le choix à la personne sur sa fin de vie. C’est une question qui relève du choix de chacun et il revient à la personne en question de décider ce qu’elle souhaite pour sa mort et non à une autre personne, en l’occurrence  le médecin« .

Militer contre les contradictions des lois en vigueur sur la fin de vie

Pendant notre échange, Jocelyne LAURET met en exergue les contradictions des lois aujourd’hui en vigueur en France sur la fin de vie : « on a eu des lois sur la fin de vie mais jamais vraiment une offre de choix réelle pour les personnes« . Elle dénonce notamment une offre de soins palliatifs insuffisante pour les patients : en réalité 80% des demandes en soins palliatifs sont refusées à cause d’un manque de lits consacrés à cet effet. A La Réunion, la situation est encore plus grave puisque seuls 6 lits de soins palliatifs sont recensés et un établissement privé. Pour le reste, on a recours à des lits dits « mobiles », c’est-à-dire des lits dédiés à des services hospitaliers qui sont provisoirement transformés en lits de soins palliatifs

De la même manière, l’ADMD manifeste contre les dispositions sur la sédation profonde qui témoigne d’une « hypocrisie totale, plongeant dans la détresse les proches et la famille du patient« .

Mais, ce qui est aussi à déplorer, c’est le manque, reconnu par les services de santé, de formation du personnel médical sur ces questions de fin de vie !

Par ailleurs, la déléguée régionale de l’ADMD rappelle que même s’il est possible pour les citoyens français d’aller dans d’autres pays pour choisir les conditions de la fin de sa vie, « le problème c’est qu’il faut avoir les moyens de se rendre dans ces pays (Belgique, Pays Bas…), vous imaginez qu’à La Réunion, cet accès est rendu encore plus difficile. En France, nous sommes dans un régime où on n’applique pas les principes même de la République, à savoir, ni liberté, égalité ou encore fraternité. »

Pour autant, l’ADMD le laisse bien figuré sur la page d’accueil de son site: “Il n’y a pas de principe supérieur dans notre République qui oblige les patients en fin de vie à vivre leurs souffrances jusqu’au bout.

L’ADMD, un combat aussi mené à La Réunion

En tant que déléguée régionale, Jocelyne LAURET avait l’habitude avant la crise sanitaire d’organiser des conférences sur le sujet de la fin de vie à la demande des associations. « On est dans une région où les personnes peuvent avoir certains préjugés par rapport à la fin de vie, parce qu’elles sont très attachées à la religion. Mais quand on se met dans une posture d’écoute et qu’on entend les témoignages, les personnes se rendent compte que leur pratique religieuse n’empêche pas d’adhérer à l’euthanasie ou au suicide assisté. »

La crise sanitaire a empêché l’association d’organiser des réunions, cependant le Président de l’ADMD a pu se rendre à La Réunion en septembre 2021 et cette venue a été largement médiatisée sur l’île. « Nos réunions sont publiques, n’importe qui peut venir et je me tiens à disposition pour répondre aux questions. C’est vrai que je suis régulièrement interpellée par des personnes de l’extérieur qui ont des questions sur la fin de vie« . Prochainement, dès que les conditions sanitaires seront réunies, Jocelyne LAURET fera le tour des communes de La Réunion pour sensibiliser les populations sur les questions relatives à la fin de vie.

Pour Jocelyne, il est important que les personnes parlent de la fin de vie, que ce sujet ne soit pas tabou. Elle insiste notamment sur les directives anticipées qui, à ce jour, restent une des seules façons de prévoir sa fin de vie.

En prévision des élections présidentielles à venir, l’ADMD a lancé une campagne de communication exceptionnelle où chaque candidat peut être interpellée sur les questions relatives à la fin de vie : consulter la plateforme présidentielle de l’ADMD.

Pour plus d’information, vous pouvez :

  • Contacter Madame LAURET, déléguée régionale de l’ADMD pour La Réunion :
    Courriel : j-******@*****oo.fr
  • Consulter le site web de l’ADMD : cliquer ici

Appeler la ligne d’écoute et d’entraide de l’ADMD : 01 48 00 04 92

 

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